"Jejouetèque"

- Présentez-vous, svp, pour ceux qui nous lisent en ce moment pour la première fois:)
- Je m'appelle Anastassia Serguéevna Zvéréva. Pour mes proches je suis Assia:)
- Quelle combinaison des sons! Une alliance parfaite!
- Moi aussi, je l'aime:)
- Vous parlez des proches... Est-ce que la Maison de l'amitié figure aussi dans la liste?
- Certes, oui, on se connaît depuis longtemps. J'y ai fait mes études en 2005. Avant de partir en France pour y approfondir mes connaissances du français
- Une grande décision...
- Je ne nierai pas ça! Mais comme le Français pourrait-on dire,"ça en vaut la peine" ;)
- Vous êtes toujours si fervente en réalisation des objectives, n'est-ce pas?
- Je pense que chaque femme doit savoir être persévérante quand ça compte vraiment. Et quand ta famille compte trois enfants - c'est bien le cas.

Cela nous ammène à l'essentiel. Vous êtes maman heureuse!
- J'ai rien à dire sauf que c'est vrai! Mes enfants sont mes inspirateurs!
- C'est à eux que l'on doit l'idée d'un nouveau projet?
- En partie... Je connais beaucoup de mères qui ont réussi dans la vie après la naissance des enfants. C'est bien naturel pour une femme. Mes petits trésors sont bilingues, c'est à dire ils parlent couramment français et russe. Tout marche bien si on apprend une langue en milieu naturel où on est né. Mais sans développement, tous ces acquis tôt ou tard disparaissent. Je vous le dit, pas seulement comme une mère, mais de point de vue d'une psychologue diplômée. J'avais eu une chance de l'étudier en théorie - au cour de la psycholinguistique à l'Université P.G.Demidov, et puis m'en convaincre en pratique - pendant 12 ans du travail avec les enfants en France.

- C'est pourquoi on peut constater que votre méthode est unique!
- Je vous dirai sans hésitation: oui! Avec la naissance de mon premier bébé j'ai commencé mon immersion délibérée dans la méthode d'enseignement des langues étrangères. Maintenant j'en ai trois et avec eux, on peut dire, sans blaques, que j'ai obtenu encore deux diplômes:) A Paris j'avais eu de la chance de m'y faire une place unique: j'ai travaillé comme éducatrice-organisateur aux camps de vacances et clubs des familles, visant à stimuler la créativité de l'enfant. La musique, les beaux arts, la logique - voilà la liste des disciplines scolaires qui ont rempli mon CV et ma tirelire méthodologique. Et quand mon fils aîné s'est passionné pour les échecs, je m'y attendais pas, mais auprès de l'ambassade de la Russie en France, j'ai organisé le tournement aux échecs dont je suis devenue la médiatrice. Cette expérience inappréciable est reflétée dans mon projet "La Jejouetèque"!

- Dites-nous en plus, svp!
- Le concept clé de ce projet est "je joue" parce que c'est comme ça que l'enfant explore le monde - en jouant. Le devoir d'adulte c'est d'expliquer les règles, montrer comment ça fonctionne, et puis laisser le jeu emporter l'enfant dehors - au monde de la curiosité où il va se développer naturallement sans encombrer cette réalité des barrières artificielles.
Des barrières artificielles, ça sonne intéressant…
- Nous - les adultes, on oublie souvent qu'un enfant possède sa propre personnalité aux intérêts variés . Quand on impose nos espoirs sans lui demander ce qu'il veut - on détruit sa nature.
-Le carnet plein de bonnes notes est l'un de ces espoirs nocifs, n'est-ce pas?
- Oui, j'aime cette example! L'un des principes de la jejoutèque est l'absence des notes. C'est une presse dont on apprend à se débarasser au cours d'un premier jeu. Je souligne, pas d'une leçon mais d'un jeu!

- Et là, les parents, en fronçant les sourcils, vont demander: "Une heure du jeu, c'est dan-ge-reux..." N'est-il pas trop? Qu'en est-il de la discipline?"
- Comme j'ai déjà dit chaque jeu a ses règles. On apprend à les suivre, sans oublier de respecter d'autres participants.
- Oui, comme disait Ekaterina d'un film soviétique "Moscou ne croit pas aux larmes" : " Dur c'est quand on a 3, mais dès qu'on apprend à les organiser, le nombre n'a plus d'importance»
- Oui, je l'ai déjà appris:)
- Mais la question clée qui nous tourmente c'est qu'est-ce qu'on apprend vraiment, les enfants?
-On apprend à parler français sans avoir peur de recevoir une admonestation écrite dans le carnet:) Et cette liberté est précieuse! Une fois délivrés de la stupeur psychologique on passe à un autre niveau de la personalité - celle qui sait réfléchir, créer, être independante!
- Anastassia Serguéevna, merci pour cet interview! On va attendre le premier cours avec impatience!
- C'était bien de le discuter! A plus!